Je ne connais strictement rien en médecine. Pourtant, j’ai guéri de mon diabète génétique immun (de type 1), théoriquement irréversible et incurable. Je présente ici mon raisonnement.
Initialement, c’est du diabète de type 2 (insulino-résistant) qui m’est diagnostiqué, à 60 ans ; mon hémoglobyne glyquée vaut 11,5 pour cent, je pèse moins de 62 kilogrammes pour 1 mètre 74. Sous metformine, mon hémoglobyne glyquée empire et atteint 13,3 pour cent. Le diabétologue me prescrit metformine, Diamicron et insuline. En une semaine, deux hypoglycémies nocturnes manquent de me tuer et me causent deux rétinopathies qui nécessiteront deux opérations (laser argon). Cette réaction de mon corps au Diamicron (cétirizine Mylan 10mg) montre qu’en fait je souffre de diabète de type 1. Le diamicron est formellement contre-indiqué en cas de diabète de type 1.
Le diabétologue m’explique : «Votre réaction au diamicron montre que vous souffrez de diabète génétique immun (type 1 : le système immunitaire détruit ou a détruit le pancréas, qui sécrète l’insuline, l’hormone régulant la glycémie). Vous êtes donc insulino-dépendant. C’est irréversible et incurable. Vous prenez actuellement une dose quotidienne de 12 unités d’insuline. Dans un an, il vous faudra deux injections par jour, peut-être trois. Quand il vous en faudra cinq, on vous mettra une pompe à insuline. Je vous dis cela pour que vous puissiez vous préparer à l’inéluctable. Pour adapter votre dose d’insuline, vous mesurerez chaque jour votre glycémie. En dessous du seuil bas (0,8 gramme par litre de sang), diminuez votre dose de 2 unités ; au dessus du seuil haut (1,1 gramme par litre), augmentez votre dose de 2 unités; entre les deux seuils, gardez la dose de la veille. »
Ce pronostic me déplaît. Je réfléchis pendant une semaine.
Les doses d’insuline ne sont plus fixes. Pour la première fois, je peux agir. Mais que faire ?
Le diabétologue s’est trompé plusieurs fois. 1: le diabétologue s’est trompé sur le type de mon diabète. 2: c’est la réaction au médicament qui détermine le type du diabète, pas les résultat des analyses médicales. 3: cela a failli me tuer. Selon moi, chacune de ces trois erreurs invalide (disqualifie) la médecine du diabète; elle est fausse et dangereuse.
Je décide de considérer la diabétologie comme un logiciel ; les trois bogues précédents sont des conséquences visibles de bogues cachés, plus profonds. Quels sont ces bogues cachés ?
Mon diabétologue est très sûr de son pronostic. Manifestement cette aggravation du diabète se produit pour beaucoup de ses patients. Je le crois, mais je soupçonne une prophétie autoréalisatrice et une rétroaction négative : si c’était le traitement qui aggravait le diabète ? Je m’explique :
A chaque fois qu’un phénomène s’emballe, un scientifique ou un ingénieur soupçonne une rétroaction ("feedback"). Un exemple de rétroaction bien connu est l’effet Larsen en acoustique. Une rétroaction négative est une rétroaction boguée. Un exemple classique de rétroaction négative est le suivant. A et B ont chacun leur couverture chauffante. Ils ont échangé leur boîtier de commande, qui se trouvait sur la table de nuit. A a froid et monte la température de la couverture de B, qui a trop chaud et baisse la température de la couverture de A. Etc. C’est un cercle vicieux : A a de plus en plus froid, et B de plus en plus chaud.
Je suspecte que mon diabète est dû à une intolérance aux glucides et aux lectines. Depuis une douzaine d’années, je ne mange ni produit laitier ni gluten pour éviter diarrhées et douleurs intestinales. Depuis peu, mes diarrhées ont recommencé, je suis devenu intolérant ou allergique à d’autres aliments : pommes de terre, tomates, huiles, olives, radis, miel et à d’autres que je n’ai pas identifiés. Mon diabète est-il une aggravation de mon intolérance au gluten ? Je lis que les glutens sont les lectines les plus connues, que les lectines et donc les glutens sont des protéines "amies" des sucres; or le diabète est un excès de sucre dans le sang. D’où ma théorie. Elle paraît vraisemblable. Si elle est vraie, une diète sans glucide et sans lectine peut réduire ma glycémie, peut-être aussi mes doses d’insuline. En une semaine, je n’aurais plus besoin d’insuline. De toutes façons, cette diète ne me fera courir aucun risque supplémentaire et ne me causera aucun dommage supplémentaire (enfin si, il y aura les "douleurs du manque", mais elles sont provisoires). Les Inuits avant 1950 ne consommaient ni glucide ni lectine: elles ne sont pas nécessaires pour le corps humain.
Ma théorie donne aussi deux causes principales qui expliquent l’aggravation du diabète 1 chez les autres patients.
Premièrement, ces patients ne suivent pas de diète et continuent à manger sucres et lectines, addictives et consolatrices, ce qui aggrave leur diabète : leur pancréas ne produit pas assez d’insuline.
Deuxièmement, les injections d’insuline inactivent le pancréas par une rétroaction négative (cercle vicieux) évidente, que j’illustre par ce dialogue imaginaire entre Pancréas et le reste du corps: Corps. Le pancréas a pour rôle de produire de l’insuline, pour qu’il y en ait la bonne quantité dans Corps.
Pancréas, piteux : « Corps, je voulais faire 60 unités d’insuline, mais je n’ai pu en faire que 56. »
Pancréas n’a pu produire que 56 unités au lieu de 60 car le patient n’a pas fait de diète et a consommé du poison : glucide et lectine. Le patient a compensé : il s’est injecté (il a injecté dans Corps) 4 unités d’insuline de plus. Mais Pancréas et Corps l’ignorent ; cela est impossible dans la nature. Pour Corps, tout va bien :
Corps : « Pancréas, le niveau d’insuline me convient. »
Pancréas : « Puisque 56 unités suffisent, demain j’en ferais 56, au lieu de 60. »
Après 15 incidents similaires, le pancréas est inactivé, mais pas forcément détruit.
Ma théorie donne aussi des causes secondaires qui contribuent à l’aggravation du diabète 1 chez les autres patients. Il y a le sentiment d’impuissance du patient qui le rend vraiment impuissant. Les doses fixes de médicament (metformine, insuline) contribuent aussi au sentiment d’impuissance du patient, car il ne peut pas tenter de les diminuer. C’est de l’"impuissance apprise", et le mot même de "patient" y participe : un patient patiente, il n’agit pas. Pour le diabétique scientifique ou ingénieur qui connaît les rétroactions négatives, sa situation (son implication personnelle, son stress, sa détresse, son rôle de patient, etc) l’inhibe et l’empêche de réfléchir posément. Les experts humains du diabète (médecins, diabétologues) sont eux aussi victimes de cette impuissance apprise. En passant, l’ingénierie sociale (la gestion du bétail humain) instrumentalise le phénomène d’"impuissance apprise" en provoquant chez un acteur social ciblé un sentiment d’impuissance, donc de découragement, ce qui rend cet acteur réellement impuissant.
Autre cause secondaire, le patient est déresponsabilisé puisqu’il ignore que l’aggravation de son diabète est causée par ce qu’il mange.
Selon moi, cette non prise en compte de la rétroaction est une erreur absolument énorme, rédhibitoire, un bogue dans le "logiciel" du diabète ; ne connaissant absolument rien en médecine, je ne peux détecter que des erreurs absolument énormes.
Selon moi, les conséquences sociales de ce bogue énorme sont monstrueuses : le "logiciel" enfonce les diabétiques de type 1 dans le diabète, au lieu de les en sortir. Ces patients sont souvent des enfants, des adolescents, ou des personnes jeunes.
Selon moi, ce bogue fait de la science du diabète une science autoréalisatrice (par analogie avec les "prophéties autoréalisatrices"). Ce bogue lui aussi disqualifie la technoscience du diabète, et cela même si mon cas est unique.
Selon moi, ces bogues énormes dans le "logiciel" n’ont pas été détectés, tout simplement parce que le "logiciel" aboutit à des résultats (tels l’aggravation du diabète 1 chez de nombreux patients) confirmant et renforcant les croyances et les prévisions des acteurs ; cette confirmation accrédite et renforce le "logiciel", i.e. elle renforce la confiance que les acteurs lui font. Encore une boucle de rétroaction négative qui fait que le "logiciel", bien que complètement bogué, est confirmé par l’expérience, et que la théorie, bien que complètement fausse, est confirmée par les faits.
Je viens de résumer le raisonnement qui m’a amené à tenter cette diète. Par simplicité, j’ai écarté des éléments non utilisés ou non essentiels pour ma théorie, et qui ne font qu’embrouiller la situation ; bien sûr, ces éléments écartés sont compatibles avec (ne contredisent pas) ma théorie.
Il me faut commencer la diète le plus tôt possible pour éviter le piège de la rétroaction négative : peut-être qu’à la longue, les injections d’insuline inactivent irréversiblement le pancréas ?
Je commence donc la diète sans glucide ni lectine le lendemain, une semaine après le pronostic du diabétologue.
En une semaine, je n’ai plus besoin d’insuline : chaque jour, j’abaisse ma glycémie en dessous du seuil me permettant de réduire de 2 unités ma dose quotidienne d’insuline, initialement 12; je fais 20 à 30 minutes de vélo d’appartement par jour. J’endure quelques « douleurs du manque » (souvenir de vieilles blessures: fractures, entorses, qui ont été réveillés par la diète; démangeaisons), ce que je n’avais pas prévu: j’en déduis que les glucides et les lectines sont addictives. Les diarrhées cessent après 4 jours de diète; les douleurs dues au manque et celles dues au diabète (crampes, violents électrochocs1, courbatures, soifs, céphalées) se dissipent au bout de quelques semaines.
Je suis sûr et certain que, sans cette diète, le pronostic du diabétologue se serait réalisé.
Cette diète m’a guéri : ma guérison accrédite ma théorie, sans la prouver. Mais ma guérison prouve que le "logiciel" est faux : le diabète de type 1 n’est pas incurable. Rappel : pour invalider une théorie, un contre-exemple suffit.
Un an et demi plus tard, j’utilise la même méthode pour ne plus avoir besoin de metformine, cette fois sans éprouver aucune douleur. J’aurais pu le faire plus tôt. Je ne prends plus aucun médicament contre le diabète. Je continue cette diète, qui est pérenne.